Et tu ne dis rien ?

Hey ? Mais ? Hey ? Hey !!!! Tout ce temps à ne rien dire alors que c'est la merde partout sur Terre ? Ben, qu'est ce qui se passe ? Plus d'une année que tous les samedis sont baignés de jaunes et de rouges. Plus d'un an que ça se fout sur la gueule par Twitter interposé. Des incendies à répétition, des inondations, des tempêtes destructrices et maintenant une presque pandémie. Et toi, tu ne dis rien ?! Pire, tu oses faire des projets dans un avenir proche ? Mais, tu ne sais pas que la fin du monde est proche ?

Presque deux ans. Deux ans que je n'arrive pas à écrire. Deux ans que je n'arrive pas à coucher mes mots sur cette page. Manque de conviction, manque de temps, manque d'envie. Beaucoup de "pas le temps". Les journées, semaines, mois s'enchaînent sans avoir de prise dessus. En bientôt 4 ans, je ne suis allée sur la tombe de mon père que 2 fois. Bon, habitée à 4h de sa ville d'origine, ça n'aide pas. Ma vie sociale également a pris cher. Mais qu'est ce qui a fait que le chat a perdu toute liberté ? Le mariage ? Ah oui, le chat s'est marié, mais cela a apporté beaucoup de rire et de joie, mais cela n'a rien changé à ma vie de couple. Mais alors qu'est ce qui a changé dans ma vie pour que le temps file si vite ? Ben, il n'a plus que sur le domaine professionnel que l'on ne s'est pas penché. Ah !!! La vie professionnelle !!! Cette vie dans laquelle tu penses être épanouie... Tant que tu as la tête dans le guidon. N'ayant pas forcément de diplômes, je travaille dans des emplois d'usine ou de ventes alimentaires. Pas les plus valorisant mais j'ai toujours fait ce qu'il fallait pour faire rentrer l'argent. Si on peut dire que j'aime la vente, le plus difficile pour moi, dans le milieu professionnel, c'est bien de cohabiter avec des collègues. Des collègues qui sont bien souvent pas du tout dans le même univers que moi. Mais bon, je suis quand même bonne pâte et relativement compréhensive. Mais, à 31 ans ( merci je ne les fais pas... Lol), mes priorités ont changés. Là, où avant, j'encaissais sans (trop) râler, ben, je n'ai plus envie. Plus envie de me faire passer en dernier au travail, plus envie de faire passer ma famille au second plan, plus envie de louper ces instants qui font des souvenirs mémorables. Oui, j'ai vrillé. Certains appellent cela la charge mentale, d'autres le syndrome de la mère parfaite ou je ne sais quoi. Moi, j'appelle ça une prise de conscience subite dûe à une pression de la société du toujours plus. La sensation d'en faire des tonnes pour les autres. La sensation d'être en permanence fatiguée. Le fait de devoir penser à tout et à tous. Et surtout être en permanence disponible et souriante à toute heure de la journée malgré le stress, les angoisses, le manque de temps et la confiance en soi qui diminue. La décision a été vite prise. Changer. Partir. Une grosse remise en question sur comment gérer ma vie à été faite. Comme beaucoup de gens en fait, la coupe déborde. On se donne pour un emploi qui ne nous donne pas grand chose, plus grand chose. Nos parents trimaient comme des forçats mais ils arrivaient à nous emmener 3 semaines en vacances. Aujourd'hui, même en faisant des semaines de 48h, on n'arrive à peine à offrir un week-end d'anniversaire digne de ce nom à son enfant. La seule réponse que l'on entend ? Il fallait travailler à l'école ou il faut travailler plus. Mouais... Mais je ne suis pas la seule à faire cette mise à jour. Une lueur d'espoir dans la prise de conscience collective ?

Depuis l'électionde notre petit roi, un florilège de mouvements divers et variés est apparu. Les Gilets Jaunes,les Foulards Rouges, Rebellion Extinction, les Climatospetiques, les Féministes, les Anti-IVG etc... On ne sait plus à quelles causes se vouer. Les revendications, sincères, ou pas, se font entendre de toutes parts. Plus d'égalité, plus de liberté, plus de justice. Depuis plus d'un an, le peuple français a décidé de faire entendre sa voix de manière plus radicale en posant le constat simple : les dirigeants des pays sont déconnectés des problèmes de la majorité qu'ils gouvernent. Et cette vague contestataire à gagné d'autres pays. Depuis novembre 2019, un nouveau symbole stigmatise le malaise depuis presque trois décennies d'une population qui se sent incomprise, divisée en caste et toujours plus sollicitée. Une accumulation des faits qui, effectivement, peuvent laisser perplexe. Un homme qui aide des personnes fuyant la guerre est déféré presque immédiatement et puni par la justice en quelques mois alors qu'un autre qui a détourné plusieurs millions de dollars, euros (ou autres divises étrangères), et qui a conduit à la précarité de milliers de personnes n'est pas inquiété avant quelques années. Et encore, même avec des preuves accablantes et des témoignages compromettants, il risque ... du sursis au pire. Et je ne parles pas d'un certain maire au sourire carnacier qui est sorti sans crainte de prison parce que monsieur était "malade"... On ne va pas se focaliser sur la France, car le mal être est bien plus généralisé, bien plus mondial. On voit des forêts millénaires brûlées et des dirigeants se rejeter la faute par médias interposés. On voit des enfants mourir de faim et de maladies dites "bénignes" en occident, alors que d'autres font leur énième cure d'amaigrissement et se plaignent de ne pas avoir eu l'Iphone X à Noël.
Le malaise est général. Les grands discours sont tous plus éloquents les uns que les autres mais on a l'impression que rien ne s'arrange. Chaque petit geste ou mot, en bien ou en mal, est décortiqué, analysé, critiqué avant même d'être entendu par le cerveau. Et pour autant, rien ne bouge. On croirait que le monde est en mode "débat". Tout le monde sait quelle voie prendre pour améliorer sa vie au quotidien mais préfère critiquer le cancéreux pour son cancer parce qu'il fume une clope. Peut-être pour cela que je ne dis rien car tout est dit, et maintenant, j'ai choisi d'agir. 

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